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Michel Corrette


Michel Corrette, compositeur français


Bibliographie :

 


Le compositeur et organiste français Michel Corrette est né à Rouen en 1707 et décédé à Paris en 1795 . Son père, Gaspard, était organiste à Rouen. Michel Corrette obtint, à Paris, le poste d'organiste de l'église Saint-Marie-Madeleine-en-La-Cité , en 1726. Il obtint ensuite d'autres postes importants: organiste du Grand Prieur de France (1737), de l'église des Jésuites de la Rue St-Antoine (dans le Marais, à Paris) en 1750, du Prince de Condé en 1759 puis du Duc d'Angoulême en 1780. [L'église des Jésuites de la Rue St-Antoine devint par la suite l' église Saint-Paul-Saint-Louis de Paris].


Ses postes d'organiste le conduisirent à écrire deux Livres d'Orgue (1737, 1750). Ces recueils sont écrits pour faire corps avec le cérémonial des Offices: versets fugués , préludes avec ornements, ricercari . Corrette écrivit aussi des Concertos de Symphonie , " jouables à l'orgue, à la manière de M. Haendel ". Corrette fut un compositeur également connu pour le clavecin et même le forte-piano. Il fut l'un des promoteurs de l'opéra-comique, composant des vaudevilles que l'on chantait à des foires comme celles de St-Laurent ou de St-Germain. Il écrivit aussi des Concertos Comiques où il mêlait avec adresse musettes et instruments traditionnels. Corrette est aussi l'auteur d'ouvrages théoriques comme la Méthode pour apprendre à jouer du violon (1738), des Méthodes de Pardessus de Viole , de Guitare , de Mandoline , de Harpe , de Vielle , de Flûte à Bec . Il est aussi l'auteur du Maître du clavecin pour l'accompagnement (1753).


Musique instrumentale : Premier Livre d'Orgue (1737), Deuxième Livre d'Orgue (1750), XII Offertoires pour l'orgue (1764), Nouveau Livre de Noëls pour le clavecin ou pour l'orgue (1753), Premier livre de clavecin (op. 12, 1734), Divertissement pour le clavecin ou le forte-piano (1780), Les Amusements du Parnasse (5 livres), Sonatilles pour la flûte traversière avec la basse, Sonates diverses, Sonates en trio pour la flûte, le violon et la basse continue, Concertos de Symphonie en trio pour les violons, flûtes ou hautbois avec basse continue. Il écrivit aussi diverses pièces pour la musette, pour la vielle, Trois Concertos de Noël pour flûte, violon et musette, des Concertos à 6 instruments (clavecin ou orgue, 3 violons, flûte, alto, ou violoncelle), un Divertissement pour 2 cors de chasse ou trompettes...


Musique vocale : musique religieuse (motets, un Te Deum, Leçons de Ténèbres pour voix seule avec orgue, 4 Messes probables avec 2 voix égales et accompagnement d'orgue). De la Musique vocale profane (Recueils de Divertissements de l'Opéra-Comique, contenant des Ariettes chantées, un recueil de vaudevilles en 5 parties, des Cantates comiques, de la musique pour le Théâtre de la Foire St-Laurent. Pygmalion (comédie italienne), Ninna ou pantomime pour l'Opéra-Comique, un ballet intitulé Les Ages (pour l'Opéra-Comique).


La musique de Corrette puise ses sources notamment dans la musique italienne , mais aussi dans des chansons populaires. Il apprécie particulièrement les Noëls variés . Dans ses Concertos Comiques, il innova en faisant concerter avec les cordes et une basse continue, des instruments à vent parfois insolites comme la musette, ou alors la vielle !


[ Musette : anciennement, la musette est une cornemuse alimentée en air par un soufflet.
Au 18ème s., c'est une danse de théâtre au tempo lent et doux à 2 ou 3 temps].

 

Parler de Michel Corrette était pour nous l'occasion d'évoquer les grandes orgues de l'église Saint-Paul-Saint-Louis de Paris (ancienne église des Jésuites ). Corrette en occupa la tribune vers 1750 .


Cette église des Jésuites fut élevée au milieu du 17ème siècle, la première messe y étant célébrée par Richelieu en mai 1641. Les Jésuites furent par la suite interdits (1773). Pendant la Révolution, cette magnifique église fut pillée puis affectée au culte de la Raison. Elle devint ensuite église paroissiale sous la dénomination de Saint-Paul-Saint-Louis de Paris. 


Les Orgues : le premier instrument date de 1643 environ. Le buffet compte à l'époque 5 tourelles. Il fut remanié par Etienne Enocq puis par François-Henri Clicquot (1760). Cet instrument était mis à la disposition de Dom Bedos alors qu'il rédigeait son fameux ouvrage sur l' Art du Facteur d'Orgues (1766-78). Michel Corrette fut donc en contact avec le grand facteur Dom Bedos. Mais la Révolution passa et cet orgue, contrairement à d'autres de la capitale française, disparut définitivement. En 1805, on confie au facteur Pierre Dallery la tâche de reconstruire un orgue de 30 jeux sur 3 claviers à partir de deux instruments d' "occasion" (l'un venait d'un dépôt de la chapelle de l'Hôtel-Dieu, et l'autre provenait des restes de l'orgue de la Maison du Saint-Esprit). Des relevages furent faits, par la suite, par Louis Callinet (1855) puis par Cavaillé-Coll (1857). Ce fut le facteur Narcisse Martin de Rouen qui termina les travaux en 1867-1870. Nouveau relevage par le facteur Abbey en 1930, puis l'orgue est revu en profondeur par le facteur Gonzalez (dans un esprit néo-classique) en 1972. Bernard Dargassies revoit l'instrument d'abord en 1999 puis en 2005 (changement de la traction des notes et installation d'un combinateur électronique + révision du Récit dans un esprit plus romantique + réharmonisation de l'ensemble). Renseignements sur l'orgue selon le titulaire: "L'ancien orgue de l'église Saint-Paul-Saint-Louis - un grand huit pieds placé dans un buffet à 5 tourelles - fut construit au début du XVIIème siècle, agrandi et remanié plusieurs fois, en particulier par ENOCQ puis François-Henri CLIQUOT en 1760, et augmenté d'un positif séparé dans le courant du XVIIIème siècle. En 1805, la fabrique de Saint-Paul fit l'acquisition d'un orgue presque complet déposé dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu. Le facteur DALLERY utilisera ce matériel placé dans un nouveau buffet - classé Monument Historique un siècle plus tard - rétablissant ainsi à Saint-Paul-Saint-Louis un orgue qui devait fonctionner pendant plus de soixante ans, grâce à deux relevages effectués par Louis CALLINET, puis Aristide CAVAILLE-COLL vers 1855. Ce dernier rajoute un récit neuf, portant l'orgue à 30 jeux répartis sur 3 claviers et pédalier".

 

L'orgue actuel n'est donc plus celui que toucha Michel Corrette. Ce lieu reste, toutefois, un lieu fortement chargé d'histoire en ce qui concerne l'orgue ! Le buffet actuel date de 1867 alors que la partie instrumentale est du facteur Narcisse Martin (1871) et du facteur Gonzalez (1972) pour l'essentiel.

Composition de l'orgue ci-dessus :

Clavier 1 = Grand-Orgue avec Bourdon 16', Montre 16', Bourdon 8', Montre 8', Prestant 4', Doublette 2', Plein-Jeu V, Cornet V, Bombarde 16-8', Trompette 8', Clairon 4'.

Clavier 2 = Positif avec Bourdon 8', Flûte 8', Montre 8', Prestant 4', Nasard 2 2/3', Doublette 2', Tierce 1 3/5', Plein-Jeu III, Trompette 8', Clairon 4'.

Clavier 3 = Récit expressif avec Bourdon 8', Dulciane 8', Voix céleste 8', Flûte à cheminée 4', Quarte 2', Sesquialtera II, Plein-Jeu III, Bombarde douce 16', Trompette 8', Hautbois 8'.

Pédale = Soubasse 16', Flûte 16', Bourdon 8', Flûte 8', Bourdon 4', Flûte 4', Bombarde 16', Trompette 8', Clairon 4'.

Accouplements : Pos./GO, Réc./GO, Réc./Pos., GO/P, Pos./P, Réc./P. Appel d'anches...

 

•   Oeuvres de Michel CORRETTE que nous jouons à notre clavecin Sassmann: écouter ici (juillet 2020). 

•   Deux Menuets de CORRETTE (Amusements du Parnasse) que nous jouons à notre Virginal italien: écouter ici (en 2024). 

•   Concertos pour orgue de M. Corrette, vidéo qui montre l'intérêt que l'on doit porter à ce compositeur: écouter ici

•   Quelques photos dans une page à part ! 

•   Rubrique revue et corrigée en juin 2023

Informations :

•  Accueil: orgues et vitraux

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